Former les acteurs socio-économiques, répondre aux standards qualité les plus exigeants, nouer des coopérations avec le monde socio-professionnel, déployer l’approche par compétences, les MOOC et l’apprentissage… Voilà quelques-uns des objectifs atteints par l'université en 2021 dans le champ de la formation et de l'innovation pédagogique.
Formation
Une université engagée dans la société
Infuser les connaissances au plus près des professionnels est une ambition majeure de l’Université Gustave Eiffel. « Collaborer avec le monde socio-professionnel fait partie de notre ADN » confirme Venceslas Biri, vice-président Formation et innovation pédagogique. Dans cet objectif, deux diplômes universitaires (DU) ont par exemple été lancés en 2021 sur le campus Méditerranée : le DU Sécurité routière en Afrique et le DU Expertise en accidentologie et traumatologie. « Investir le champ de la formation continue est une volonté forte de l’université. De plus, portés par des chercheurs, des chercheuses et/ou élaborés en collaboration avec des entreprises, les DU apportent des connaissances très pointues aux professionnels. »
« Collaborer avec le monde socio-professionnel fait partie de notre ADN »
Venceslas Biri, vice-président Formation et innovation pédagogique
Sur la voie de l’excellence
Distinguée en 2021 pour la qualité de sa formation continue avec l’obtention de la certification FCU, l’université a cette année-là intensifié ses processus d’amélioration continue. C’est notamment le cas à l'IAE. Accompagnée par Sophia Nunes, chargée de projet qualité et amélioration continue, l’école de management a déposé un pré-dossier pour le label AACSB (Association to Advance Collegiate Schools of Business) qui a été accepté : « C’est beaucoup de travail : le label est prestigieux. Nous sommes sur la bonne voie » se réjouit Venceslas Biri. En parallèle, l’ESIPE et ESIEE Paris ont également débuté un travail similaire. « Pour ces deux écoles d’ingénieurs, la démarche qualité est un enjeu important car dans deux ans, la CTI (commission des titres d'ingénieur) revient les évaluer. »
Des cursus qui évoluent
2021 a également été l’année de l’intensification du déploiement de l’approche par les compétences. Accompagnées par l’équipe du projet D.Clic porté par le CIPEN, les licences Économie et gestion et STAPS ont entamé au mois de septembre 2021 leur évolution. Elles suivent ainsi la voie de la Licence Lettres qui a publié son référentiel d’activités et de compétences (lire page suivante) et des 8 BUT (bachelor universitaire de technologie) de l’université. « Ces derniers ont intégralement basculé dans l’approche compétences. Par exemple, chaque unité d’enseignement de tous les BUT comprend désormais une situation d’apprentissage et d’évaluation (SAÉ). Destinées à évaluer les compétences, les SAÉ font la part belle à la pédagogie active » détaille Venceslas Biri.
Création du référentiel compétences de la Licence Lettres

C’est la première licence générale de l’Université Gustave Eiffel à l’avoir fait : au mois de mai 2021, après plusieurs mois de travail collectif et réflexif, les enseignants et enseignantes de la licence Lettres ont publié leur référentiel d’activités et de compétences. Une étape majeure dans la transformation de leur formation par l’approche compétences qui a pour objectif de rendre visibles et lisibles les compétences que les étudiants et étudiantes vont développer tout au long de leur cursus.
L’approche par les compétences nécessite un véritable changement de paradigme : « Il faut d’abord penser par activité, au sens professionnel, plutôt que par cours car les compétences s’acquièrent par l’action » explique Nathan Hobigand, conseiller pédagogique au CIPEN. Les enseignantes et enseignants ont ainsi regardé les métiers auxquels prépare la Licence (enseignant et enseignante, professeur des écoles, communicant, journaliste, artiste…) et déterminé les activités professionnelles liées à ces métiers. Ce sont ces activités qui permettent enfin de déduire des compétences.
« L’approche compétences donne du sens aux formations et aux apprentissages. C’est aussi un formidable levier pour déployer des pédagogies actives voire innovantes. »
Venceslas Biri, vice-président Formation et innovation pédagogique
Le référentiel d’activités et de compétences de la licence Lettres comprend quatre activités de références : « Produire des écrits académiques », « Produire des écrits non académiques (professionnels et créatifs) », « Prendre la parole dans des situations variées (exercices académiques, vie à l’université, monde du travail) » et « Devenir acteur de sa réussite personnelle, académique et professionnelle ». Celles-ci se déclinent ensuite en 24 compétences. On retrouve par exemple « Rédiger en français des écrits académiques », « Se constituer une culture littéraire, historique et artistique », « Gérer son temps et ses émotions », « Réaliser des contenus rédactionnels adaptés à l’environnement numérique », « Mener une recherche de données et d’information »…
Pour réaliser cet exercice, véritable analyse en profondeur du cursus, l’équipe pédagogique a été accompagnée par le Centre d'Innovation Pédagogique et Numérique (CIPEN) dans le cadre de D.Clic, un projet destiné à renforcer les réussites des étudiantes et étudiants en 1er cycle, financé par le PIA 3. « Le Référentiel d’activités et de compétences n’est que la première étape de notre accompagnement, précise Nathan Hobigand. La deuxième consiste à travailler sur les modalités d’évaluation et de certification et la dernière à adapter les cours. »
« Demain ma rue », premier MOOC de l’Université Gustave Eiffel

2 680 apprenants issus de 69 pays différents, 139 attestations de suivi avec succès, 18 vidéos pour près de 9 000 vues et deux rencontres apprenantes : voilà le bilan du MOOC « Demain ma rue ». Lancé le 15 novembre 2021, il s’agit du premier MOOC de l’Université Gustave Eiffel. Piloté par le CIPEN, sa création a rassemblé des chercheurs et chercheuses, doctorants et doctorantes, enseignants et enseignantes, et enseignants-chercheurs de toute l’université : l’EIVP, l’Éav&t, ESIEE Paris, le LVMT, le LaPEA, l’IFIS, le Dicen-IDF… Ce cours en ligne est le premier d’un parcours de trois MOOCs destiné à « mettre en avant la transversalité des formations et la spécialisation des laboratoires de recherche sur la thématique de la "Ville de demain"
« Les MOOC sont une très bonne manière de faire entrer l’université dans la société. »
Venceslas Biri, vice-président Formation et innovation pédagogique
Destiné à toutes les personnes qui souhaitaient devenir acteurs de leur rue et/ou la transformer, le MOOC avait pour originalité d’inviter les apprenants « à initier un projet pour faire évoluer leur rue ». Il s’est articulé en cinq semaines de cours et autant de modules : « La rue hier, aujourd'hui et demain », « Prendre conscience des enjeux de ma rue », « Identifier les leviers d'action possibles pour agir sur ma rue », « Production d'actions concrètes pour ma rue » et « Faire adhérer les acteurs de ma rue à une démarche sur le mode participation citoyenne ». Finalité de ce MOOC : permettre aux citoyens et citoyennes de créer des projets réalistes et réalisables dans un contexte où de plus en plus de municipalités se lancent dans des démarches de démocratie participative.
Dans un premier temps, les participants étaient encouragés à porter un nouveau regard sur leur rue – grâce au géoportail de l’IGN - et à identifier ses enjeux : est-elle sécurisée, accessible, inclusive ? « Ils étaient ensuite invités à imaginer et initier un projet pour faire évoluer leur rue : installer des bancs, organiser une fête de quartier, créer un groupe d’habitants sur les réseaux sociaux, installer une œuvre d’art… » raconte Lou Hamonic, cheffe de projet numérique au CIPEN. Les participants ont également été initiés à des outils de design thinking, à la cartographie des controverses et à des dispositifs d’intelligence collective pour leur apprendre à dialoguer avec leur mairie et ne pas être dans une posture de confrontation. « Nous leur avons également appris à bien maîtriser les contraintes administratives, économiques et écologiques de leur projet. »
Création d’un centre de formation par apprentissage (CFA) : l’université internalise la gestion des apprentis ingénieurs

Déjà première université de France en matière de formation en apprentissage, l’Université Gustave Eiffel a poursuivi sa dynamique et franchi une nouvelle étape en 2021. Depuis le 1er janvier, l’établissement a internalisé la gestion des contrats d’apprentissages de ESIEE Paris en initiant la création de son propre centre de formation par apprentissage (CFA). « Cela a concerné 759 étudiants-ingénieurs » précise Fabien Dangel, directeur développement à ESIEE Paris et responsable du CFA. À terme, l’ensemble des contrats d’apprentissage des écoles d’ingénieurs de l’université – ESIEE Paris, ESIPE, EIVP et ENSG - seront gérés par ce service mutualisé. « Notre ambition est de devenir le premier CFA de France en nombre d’apprentis ingénieurs, souligne Fabien Dangel. Le CFA facilitera le déploiement de l’apprentissage dans les autres écoles d’ingénieurs
« La création du CFA préfigure une montée en puissance de l’apprentissage dans toutes nos écoles d’ingénieurs. »
Venceslas Biri, vice-président Formation et innovation pédagogique
Première opportunité offerte par la création du CFA : l’augmentation des ressources propres de l’université. « Avant, la gestion d’un contrat d’apprentissage nous coûtait entre 2 000 et 3 500 euros. En 2021, rien que pour ESIEE Paris, cela représentait environ 1,5 M€. Une somme que nous pouvons désormais investir dans de l’équipement technique ou de nouvelles infrastructures et qui participera aussi à l’équilibre financier de l’ensemble de l’établissement » explique le directeur. Ce nouveau service ouvre également davantage d’opportunités avec le monde socio-professionnel : « Cela nous permet d’aborder d’autres sujets avec les entreprises comme les stages, le premier emploi, la participation à des ateliers, des conférences, des job dating… » D’autres bénéfices sont également à souligner comme une plus grande visibilité de l'établissement auprès des entreprises et candidats ou l’atteinte d’une taille critique qui ouvre l’accès à des aides financières des OPCO (opérateurs de compétences).
Priorité pour l’Université Gustave Eiffel, l’apprentissage affiche un taux d’insertion et d’accès à un emploi stable supérieur à la formation initiale. Il constitue par ailleurs une voie d’excellence : « Le volume de cours est le même que la formation initiale mais en deux fois plus condensé. C’est intensif mais l’apprentissage apporte une vraie reconnaissance aux jeunes diplômés. »