Préparation d’un contrat pluriannuel avec les tutelles de l’université, expertises, formations des acteurs publics, recherches en appui aux politiques publiques, actions de normalisation volontaire, évaluations de politiques publiques… De nombreuses initiatives ont été prises en 2021 pour éclairer les décisions de l’État ou des collectivités.
Appui aux Politiques Publiques
Un cadre d'action stratégique pour l’avenir
Parmi ses grands dossiers de l'année, la vice-présidence Appui aux Politiques Publiques (APP) a notamment contribué à la mise en place de la « feuille de route (2020-2022) dans le cadre du volet spécifique de l’établissement public expérimental "Université Gustave Eiffel", au contrat de site de Paris-Est Sup (2020-2025) ». « Ce document transitoire donne un cadre d'action contractualisé entre la ComUE Paris-Est Sup et nos tutelles, le temps que l'Université Gustave Eiffel parachève sa structuration », détaille Jean-Bernard Kovarik, vice-président en charge de l'appui aux politiques publiques. Cette feuille de route vise notamment à élaborer le 1er contrat pluriannuel (2023-2025) avec les tutelles de l’université et à co-construire une stratégie scientifique, de formation et internationale pour les dix prochaines années afin de développer la pluridisciplinarité et accroître la visibilité et le rayonnement de l’établissement.
Soutien à la normalisation et partage d’expertises
Autre nouveauté à souligner en 2021 : la création d'une nouvelle ligne budgétaire en soutien aux actions de normalisation et d'appui aux politiques publiques, « un outil interne pour faciliter le travail de ceux qui participent aux commissions de normalisation, de méthodologie ou engagent des travaux préparatoires sur ces sujets, commente Jean-Bernard Kovarik. Il a notamment contribué à la création du Diplôme universitaire NPIO destiné à mieux faire connaître les enjeux stratégiques de la normalisation. » Dans ce domaine, l’université a par ailleurs rejoint le conseil d'administration de l'AFNOR en juin 2021.
En lien notamment avec le Cerema, l'IDRRIM (Institut des routes, des rues et des infrastructures de mobilité), le CETU (Centre d’études des tunnels) ou l'association PIARC-France, l'université participe à la refondation de la doctrine technique routière, une démarche pilotée par la DMR (Direction des mobilités routières). « Au sein de 12 groupes thématiques réunissant des acteurs publics et privés, nos experts contribuent à la rénovation des textes, normes, guides et référentiels pour répondre aux besoins de l’ensemble des acteurs de la route. »
Dans le cadre d’une démarche stratégique que la DGPR (Direction générale de la prévention des risques) a confié conjointement au BRGM (Bureau des recherches géologiques et minières) et au Cerema, l’université a contribué aux feuilles de route ministérielles thématiques 2021-2025 sur la prévention des risques naturels des opérateurs de l’État. Les chercheurs et chercheuses ont apporté leur expertise pour orienter les programmes de R&D méthodologique dans le domaine de la prévention des subversions marines, des phénomènes d’érosion du littoral, du risque sismique, des glissements de terrain…
Des actions d’APP toujours plus diversifiées
Évaluer la qualité de l’air dans une école primaire, étudier l’autoconsommation collective d’électricité, participer au cadre national de déploiement des routes électriques (Electric Road Systems), relire et commenter des textes destinés à nourrir le 6e rapport du GIEC… Autant d’expertises, d’actions de formation ou d’opérations de recherche menées par les composantes de l’université aux côtés de collectivités, d’acteurs publics, d’entreprises, d’universités, d’associations ou d’organismes de recherche publics. « De nombreuses actions d’APP s’inscrivent dans les objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies, souligne Jean-Bernard Kovarik. De plus, lors cette 2ème année de création de l’université, nous avons vu de nouvelles thématiques émerger, et notamment toute une série d’innovations intéressant les politiques publiques : géolocalisation intérieure pour la sécurité civile, mégatuiles en béton fibré à ultra-hautes performances pour le stockage de produits radioactifs, systèmes d’adaptation intelligente de la vitesse pour la sécurité routière… »
« L’appui aux politiques publiques est une mission partagée de l’université, où toutes les composantes peuvent se retrouver. »
Jean-Bernard Kovarik
Évaluer et améliorer la qualité de l’air dans une école primaire

© Marianna Wikimedia Commons
À quels niveaux de particules grossières, fines et ultra-fines sont exposés les élèves et le personnel d’une école primaire publique ? Le laboratoire Environnement, Aménagement, Sécurité et Éco-conception (EASE) a tenté de répondre à cette question avec la participation de l’école Joseph Fraud à Treillières. Pour cela, des mesures ont été effectuées au cours d’une journée typique. Les données obtenues mettent en évidence des concentrations souvent élevées et durables en particules grossières, et dans certains locaux (dont la cantine, une salle d’activité périscolaire, une salle de classe) en particules fines. Quant aux particules ultra-fines, leurs niveaux moyens peuvent aux moments de plus fort trafic routier être proches voire supérieurs à ceux observés à l’extérieur de l’école. Ces résultats démontrent l’influence de sources externes (par exemple les routes et les parkings situés à proximité) qui contribuent à l’imprégnation de l’école, surtout en début de journée. Ils montrent aussi l’importance de l’aération de l’établissement, dont l’insuffisance (due à une demande sociétale d’isoler l’école de l’extérieur) peut s’avérer problématique en présence de sources internes de particules.
Pour aller plus loin :
- Guide pratique 2019 pour une meilleure qualité de l'air dans les lieux accueillant des enfants, MTE et MSS (PDF)
- Page et ressources dédiées à la qualité de l’air en intérieur
Avoir 20 ans dans le Val de Loire : vers un territoire résilient

Quel avenir pour le territoire ligérien dans une perspective réaliste de réchauffement climatique, de raréfaction des énergies fossiles, de décarbonation des territoires et plus généralement de réparation des crises environnementales ? Cette question posée par la Mission Val de Loire, dont le rôle est de valoriser le patrimoine du territoire inscrit à l’Unesco et de le rendre attractif, notamment pour les jeunes, témoigne de la volonté d’engager le territoire dans une transition écologique. L’étude réalisée dans le cadre du DPEA Architecture Post-Carbone (PoCa) de l’École nationale supérieure d’architecture de la ville et des territoires Paris-Est propose un scénario post-carbone pour la Communauté de communes du Grand Chambord choisie comme territoire d’étude et de réflexion. À travers trois projets démonstrateurs, elle propose une activation et mise en réseau des ressources locales et illustre ce que pourrait être demain un territoire du Grand Chambord résilient, post-carbone, post-nucléaire et attractif.
Découvrir le cahier de Émie Kuwata et Coline Marty, Avoir 20 ans dans le Val de Loire - Vers un territoire résilient, Cahiers du PoCa, Éav&t Paris-Est, 2021
Prévenir les submersions marines avec la plateforme de recherche – observatoire DIGUE 2020

Les ouvrages de protection contre la houle et les submersions marines couvrent 17% des côtes françaises (soit 1 210 km). Pour le littoral, les enjeux du changement climatique – et notamment de l’élévation du niveau de la mer – sont considérables, en particulier sur le pourtour méditerranéen qui devrait être l’une des zones les plus impactées. Le projet CPER-FEDER « DIGUE 2020 » pour une meilleure maîtrise du risque de submersion marine a reçu le soutien de l’Union européenne, de l’État, de la Région Sud et du Département des Bouches-du-Rhône. Mené en partenariat avec le département GERS, il a permis de mettre en place une plateforme de recherche instrumentée en milieu marin pour étudier, sur le long terme, un concept innovant de conception de digue via l’utilisation de sols traités à la chaux. Cette plateforme unique au monde est située en Camargue, entre Les Saintes-Maries-de-la-Mer et Salin-de-Giraud. Elle a été inaugurée le 13 octobre 2021 en présence de nombreux élus, de représentants de l’État et des partenaires du projet.
Autoconsommation collective d’électricité en France : émergence et développements

L’autoconsommation collective d’électricité s’est diffusée en France avec la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (dite « TECV ») de 2015. L’objectif est de développer de nouveaux modes de gestion décentralisée de l’énergie reliant, dans un périmètre restreint et en empruntant les réseaux de distribution publique, des consommateurs et des producteurs d’électricité renouvelable, le plus souvent photovoltaïque. Ce travail de recherche interdisciplinaire (sociologie, science politique, droit, ingénierie), mené par le LATTS en partenariat avec le PUCA et Enedis, vise à dresser une typologie de la centaine de projets existant actuellement en France. À travers plusieurs études de cas, il permet d’analyser leur fonctionnement concret : motivations et formes d’engagement des membres, modèles économiques, gouvernance, rapport aux territoires. Il poursuit également un but plus large : comprendre ce que cette dynamique nous révèle de la transformation en cours du système énergétique français.
Premier colloque universitaire « Territoires & Sécurités » avec la Gendarmerie nationale
Le premier colloque universitaire « Territoire(s) et Sécurité(s) » a été organisé le 3 juin 2021 en distanciel. Diverses approches ont été croisées autour de la notion de sécurité́ en mêlant les expériences de terrain et les recherches, les dimensions prospectives et rétrospectives. Les actes sont publiés dans un numéro spécial des Cahiers de la sécurité et de la justice édité par le ministère de l'Intérieur. Ce colloque s’inscrit dans le cadre de la convention signée entre l’Université Gustave Eiffel et l’École des officiers de la Gendarmerie nationale. Le prochain événement se tiendra en 2023 sur le thème sensible et actuel de la cybersécurité : analyser l’acceptabilité de la sécurité et des nouvelles technologies par les populations et les territoires ; prendre la mesure de l’émergence d’une filière industrielle de la sécurité ; appréhender la sécurité comme un facteur d’attractivité des territoires.
Contribution à la mise au point du sixième rapport d'évaluation du GIEC (volets adaptation et atténuation)

Le GIEC évalue l’information scientifique, technique et socio-économique disponible en rapport avec l’évolution du climat. L’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC) a sollicité l’Université Gustave Eiffel pour relire et commenter les versions de travail du volume 2 Impacts, adaptation et vulnérabilité (AR6-WG2) et du volume 3 Atténuation du changement climatique (AR6-WG3). Cette relecture a été intégrée aux commentaires envoyés par la France et a permis d’améliorer la qualité scientifique et rédactionnelle du texte. Les deux rapports ont été adoptés par les pays membres du GIEC en mars 2022.